A propos de ce thème, mémoire collective, j’aimerais aborder trois sujets :
- les rapports entre mémoire collective et mémoire individuelle
- les rapports entre mémoire collective et Histoire
- La question de l’oubli
La mémoire désigne à la fois la capacité d'un individu ou d'un groupe humain de se souvenir de faits passés et de se souvenir de lui-même. Dans le cas d’une personne, elle est individuelle ; dans le cas d’un groupe, elle est collective. Selon la définition de Maurice Halbwachs, un sociologue français (1877-1945), la « mémoire collective » est une théorie scientifique stipulant qu’on ne se souvient jamais seul.
Le thème de la mémoire collective touche de manière essentielle la question du principe de cohésion sociale. La fonction publique de la mémoire collective, sous forme de commémorations ou de musées, tout comme l’évocation de souvenirs traumatisants pour toute une collectivité, suscite un vif débat dans un grand nombre de champs d’analyse, allant des sciences cognitives à la politologie, la sociologie, l’histoire et les autres disciplines des sciences sociales.
Trop de mémoire ou trop d’oubli ?
Paul RICOEUR, dès la première page de son ouvrage magistral « La mémoire, l’histoire, l’oubli », nous incite à réfléchir sur la notion de juste mémoire :
« Je reste troublé par l’inquiétant spectacle que donnent le trop de mémoire ici, le trop d’oubli ailleurs, pour ne rien dire de l’influence des commémorations et des abus de mémoire – et d’oubli. L’idée d’une politique de la juste mémoire est à cet égard un de mes thèmes civiques avoués ».
Quelle est la dialectique entre la mémoire et l’oubli et où est l’histoire dans cette dialectique ? L’histoire peut-elle jouer le rôle de juste milieu entre trop de mémoire et pas assez, entre trop d’oubli et pas assez ?
Et se pose aussi la question du mal passé : quel regard, quel jugement pouvons-nous porter sur le passé ?
Dans son livre « Mémoire du mal Tentation du bien » , Tzvetan Todorov nous dit que se souvenir du mal passé ne suffit pas pour empêcher les errements présents. La mémoire n'est pas toujours, et intrinsèquement, une bonne chose, ni l'oubli une malédiction. Ce n'est pas en nous prenant pour l'incarnation du bien, en donnant des leçons de morale à nos concitoyens comme aux pays étrangers que nous échappons au mal. Dans une réflexion exigeante sur le siècle, depuis la naissance des totalitarismes jusqu'à la guerre du Kosovo, en passant par la bombe atomique d'Hiroshima, Tzvetan Todorov s'interroge sur le sens de cette histoire tragique.
- les rapports entre mémoire collective et mémoire individuelle
- les rapports entre mémoire collective et Histoire
- La question de l’oubli
La mémoire désigne à la fois la capacité d'un individu ou d'un groupe humain de se souvenir de faits passés et de se souvenir de lui-même. Dans le cas d’une personne, elle est individuelle ; dans le cas d’un groupe, elle est collective. Selon la définition de Maurice Halbwachs, un sociologue français (1877-1945), la « mémoire collective » est une théorie scientifique stipulant qu’on ne se souvient jamais seul.
Le thème de la mémoire collective touche de manière essentielle la question du principe de cohésion sociale. La fonction publique de la mémoire collective, sous forme de commémorations ou de musées, tout comme l’évocation de souvenirs traumatisants pour toute une collectivité, suscite un vif débat dans un grand nombre de champs d’analyse, allant des sciences cognitives à la politologie, la sociologie, l’histoire et les autres disciplines des sciences sociales.
Trop de mémoire ou trop d’oubli ?
Paul RICOEUR, dès la première page de son ouvrage magistral « La mémoire, l’histoire, l’oubli », nous incite à réfléchir sur la notion de juste mémoire :
« Je reste troublé par l’inquiétant spectacle que donnent le trop de mémoire ici, le trop d’oubli ailleurs, pour ne rien dire de l’influence des commémorations et des abus de mémoire – et d’oubli. L’idée d’une politique de la juste mémoire est à cet égard un de mes thèmes civiques avoués ».
Quelle est la dialectique entre la mémoire et l’oubli et où est l’histoire dans cette dialectique ? L’histoire peut-elle jouer le rôle de juste milieu entre trop de mémoire et pas assez, entre trop d’oubli et pas assez ?
Et se pose aussi la question du mal passé : quel regard, quel jugement pouvons-nous porter sur le passé ?
Dans son livre « Mémoire du mal Tentation du bien » , Tzvetan Todorov nous dit que se souvenir du mal passé ne suffit pas pour empêcher les errements présents. La mémoire n'est pas toujours, et intrinsèquement, une bonne chose, ni l'oubli une malédiction. Ce n'est pas en nous prenant pour l'incarnation du bien, en donnant des leçons de morale à nos concitoyens comme aux pays étrangers que nous échappons au mal. Dans une réflexion exigeante sur le siècle, depuis la naissance des totalitarismes jusqu'à la guerre du Kosovo, en passant par la bombe atomique d'Hiroshima, Tzvetan Todorov s'interroge sur le sens de cette histoire tragique.
Martin Videcoq, octobre 2016