Tout bien ne peut s’acheter qu’autant qu’il a une valeur marchande. Sa valeur marchande est la valeur prise en considération pour son échange ; elle est exprimée par son prix.
Nous vivons dans une période historique où la valeur d’échange est devenue la principale valeur mise en avant dans la société mondialisée. À tel point que tout bien, pour être reconnu socialement, semble devoir être mis sur le marché et se voir attribuer un prix.
Ainsi, l’idéologie qui aujourd’hui domine le monde pousse à l’extension sans fin du domaine de la marchandise. Déjà nos capacités physiques et intellectuelles, nos compétences, ont un prix sur le marché de l’emploi. Mais le marché s’étend à des biens liés encore plus essentiellement à notre nature : organes, bébés, ventres maternels, séquences du génome humain, ne sont-ils pas l’objet d’échanges marchands ? Et l’on explore d’ores et déjà la possibilité de nous vendre une apparence sélectionnée, un cerveau augmenté, une jeunesse prolongée, etc.
Jusqu’où peut aller cette marchandisation des biens ?
Cette question ne pourra être éclairée que si nous discriminons les différentes notions en jeu. Qu’est-ce qu’un bien échangeable ? En quoi un échange de bien est-il économique ? Par quels caractères devient-il marchand ?
L’enjeu de cette analyse sera de faire apparaître d’autres valeurs d’attachement au bien que sa valeur marchande.
Il se pourrait alors que ce soit dans un choix de valeurs – qui impliquerait un certain type de rapport au monde – que résiderait notre capacité, ou non, de mettre fin à l’extension du domaine de la marchandise.
Pierre Jean DESSERTINE
Nous vivons dans une période historique où la valeur d’échange est devenue la principale valeur mise en avant dans la société mondialisée. À tel point que tout bien, pour être reconnu socialement, semble devoir être mis sur le marché et se voir attribuer un prix.
Ainsi, l’idéologie qui aujourd’hui domine le monde pousse à l’extension sans fin du domaine de la marchandise. Déjà nos capacités physiques et intellectuelles, nos compétences, ont un prix sur le marché de l’emploi. Mais le marché s’étend à des biens liés encore plus essentiellement à notre nature : organes, bébés, ventres maternels, séquences du génome humain, ne sont-ils pas l’objet d’échanges marchands ? Et l’on explore d’ores et déjà la possibilité de nous vendre une apparence sélectionnée, un cerveau augmenté, une jeunesse prolongée, etc.
Jusqu’où peut aller cette marchandisation des biens ?
Cette question ne pourra être éclairée que si nous discriminons les différentes notions en jeu. Qu’est-ce qu’un bien échangeable ? En quoi un échange de bien est-il économique ? Par quels caractères devient-il marchand ?
L’enjeu de cette analyse sera de faire apparaître d’autres valeurs d’attachement au bien que sa valeur marchande.
Il se pourrait alors que ce soit dans un choix de valeurs – qui impliquerait un certain type de rapport au monde – que résiderait notre capacité, ou non, de mettre fin à l’extension du domaine de la marchandise.
Pierre Jean DESSERTINE