Citation
“L’autorité, c’est la force qui obtient une obéissance consentie”, Adolphe Thiers
“L’autorité, c’est la force qui obtient une obéissance consentie”, Adolphe Thiers
Définitions
Autorité
-
L'autorité se
distingue de l'autoritarisme qui,
par la peur et le mépris dont il témoigne souvent, affirme un pouvoir mais
n'obtient qu'une obéissance forcée.
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En classe, l'autorité permet d'assurer la liberté raisonnable, dans l'intérêt de l'élève et pour favoriser les apprentissages. Pour
cela, une attitude de fermeté est nécessaire. La liberté raisonnable est la capacité
d'agir en conformité avec la règle qui garantit la liberté de tous. Elle se
distingue de la liberté tyrannique
qui est le désir d'agir sans contrainte, sans le souci de la règle commune.
Discipline
-
Dans le
dictionnaire, la discipline est définie comme «
l’ensemble des règles, des obligations qui régissent certaines collectivités. »
-
En classe, la discipline renvoie à l'ensemble
des règles de vie et de conduite, donc à l'ensemble des devoirs de l'élève, qui produisent et maintiennent
l'ordre nécessaire au bon déroulement de l'enseignement. Discipliner c'est exiger de l'élève, sous peine de
sanction, le respect des règles de
conduite imposées à tous pour permettre la vie et l'apprentissage en
commun.
Les fondements de l’autorité
Lien entre autorité et discipline
La discipline représente l'obéissance à des règles imposées par
le maître ou construites en partie avec les élèves. L'autorité est une relation
où se manifeste la capacité d'obtenir l'obéissance sans l'usage de la force. Il
n'y a donc de véritable autorité que consentie, acceptée et respectée par
l'élève.
Dans la classe, l'exercice de l'autorité
prend la forme de l'instauration de la
discipline, c'est-à-dire d'un réglage des comportements rendant possibles
l'enseignement et l'apprentissage. Il s'agit pour l'enseignant, surtout
débutant, d'organiser et de maîtriser le groupe-classe, d'obtenir des élèves
obéissance et respect, d'avoir de l'autorité et d'en faire preuve.
Légitimité de l’autorité des enseignants
Les enseignants dont les classes sont
disciplinées se caractérisent par :
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La qualité de
la préparation du travail de la classe : Ceci permet de réduire au minimum le temps nécessaire aux
transitions entre les activités d'apprentissage. Or, les moments qui favorisent
le plus l'apparition des comportements d'indiscipline sont justement ceux où
les élèves se retrouvent sans travail.
-
La fermeté
des interventions : Il faut
insister pour que les règles soient respectées, arrêter le comportement
perturbateur, et signaler aux autres élèves que ce comportement n'est pas
toléré.
-
Le fait de ne
jamais argumenter avec les élèves : Le
refus d'argumenter doit par contre s'accompagner d'une volonté d'expliquer, de faire connaître les principes.
-
Le souci de
préserver la dignité des élèves qu'on reprend et d'éviter qu'ils perdent la
face devant leurs pairs : Le
maître exerce sa fonction d'autorité en instituant la discipline, qui vise à
organiser et garantir l'apprentissage. La classe disciplinée par le travail est
aussi celle qui assure à ses élèves la meilleure chance de réussite scolaire.
La sanction
La sanction a sa place à l'école. Elle a
aussi une fonction éducative. Elle
signifie à l'élève sanctionné que son comportement est perturbateur ou
interdit. Elle signifie aux autres qu'un tel comportement n'est pas toléré. Le
régime des sanctions, leur hiérarchisation et les conditions de leur
application doivent être clairement
définis.
Rôle de l’enseignant
-
L’enseignant
comme expert : L’enseignant fonde son autorité sur sa
compétence professionnelle. Par sa maîtrise
des savoirs fondamentaux, par sa capacité à instruire et à susciter
l'intérêt pour les savoirs, il appelle le respect.
-
L’enseignant
comme arbitre : En permettant aux élèves de construire la
règle ou au moins d'en comprendre le sens, le maître ne décide pas
arbitrairement de ce qui est bien ou mal. A travers lui, s'impose à tous ce qui
limite mais garantit la liberté de chacun : la règle commune.
Causes et caractéristiques de
l'indiscipline
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La
configuration de la classe peut être une
des raisons de l'indiscipline. En effet, dans une salle trop exiguë, les élèves
sont plus facilement tentés de converser que dans une salle de classe plus
grande où les distances séparant les élèves sont plus importantes.
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L'effectif de
la classe est un des facteurs de l'indiscipline.
-
La date et
l'heure peuvent aussi être une source
d'indiscipline. Pour des raisons aussi diverses, que la période de l'année ou
que l'annonce de la fin de journée. Au cours de la semaine, voire de la
journée, il existe des périodes de temps forts et de temps faibles.
-
Dans la vie d'un groupe, il y a aussi une
série de phénomènes relationnels en effervescence pouvant expliquer la
discipline ou l'indiscipline en cours. L'inadéquation
des objectifs fixés, ou le manque de motivation, des élèves peut
engendrer une situation de frustration et de mécontentement s'exprimant par
exemple à travers l'agressivité, l'apathie, ou la fuite devant le travail.
Relations pédagogiques devant
l'autorité
Un enseignant, pour faire face à des
problèmes d'autorité, peut utiliser des moyens appartenant à diverses
dimensions. Ces indicateurs d'autorité peuvent être organisationnels, verbaux
et comportementaux.
Registre préventif
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La dissuasion
a pour but de prévenir toute tentative de
transgression des règles. L'enseignant répétera plusieurs fois les interdits et
les règles de classe afin de montrer aux élèves ses exigences.
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La motivation
permet en fait de ne pas laisser s'installer l'ennui et la lassitude, afin d'éviter
les débordements leur étant liés.
-
Le « chantage
» social est une mesure utilisée par l'enseignant
pour obtenir un changement du type de comportement de l’élève. Cette mesure
peut s'appliquer sous une forme affective, mais aussi par la suppression d'une
matière. Plus fréquemment utilisée, la référence à une autorité extérieure à la
classe, comme les parents ou le directeur d'école, est aussi un des aspects de
ce chantage. Lorsque l'application de la référence a lieu, nous sommes alors
dans une forme d'autorité répressive.
-
L'autonomisation
est le fait que l'enseignant consente à
déléguer certains de ses pouvoirs à un élève ou à un groupe d'élèves. Cette
responsabilisation incite à la garantie de l'ordre et de la sécurité.
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L'explicitation
consiste en la justification de la part
de l'enseignant de ses interdictions, règles et ordre. Tout cela permettant à
l’élève de prendre conscience de la mise en place de telles règles. Ces règles
ne sont en aucun cas irréversibles.
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L'organisation
pédagogique a son importance dans l'imposition d'une
discipline. Les matières enseignées influent sur le climat d'une classe.
Certaines matières, comme le chant, sont plus sujettes à des débordements que
d'autres. D'autres permettent de canaliser les énergies, comme le sport. La
souplesse pédagogique de l'enseignant, comme le changement d'activité, les
activités de transition, la variabilité des situations d'apprentissage est
aussi un des paramètres de cette organisation. La préparation de la classe en fait elle aussi partie.
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L'aménagement
spatial, comme la disposition des tables et
bureaux, l'emplacement des coins lecture et bibliothèque, favorise l'attention
des élèves et la qualité d'apprentissage. Ainsi, à chaque situation pédagogique
correspond une organisation spatiale précise.
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La
ritualisation des activités permet de sécuriser les élèves. Ainsi, l'emploi
du temps permet aux enfants de savoir quelle matière ils vont avoir dans la
journée.
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La durée des activités est aussi adaptée au temps de concentration de
la tranche d'âge de la classe.
Le registre répressif
-
La répression passe essentiellement par l'utilisation du langage. La verbalisation,
par l'emploi d'une syntaxe appropriée, d'un vocabulaire spécifique, d'un mode
et d'un temps de verbe adéquat facilite la répression.
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L'absence de
confiance envers l’élève constitue une amorce de la
répression. L'enseignant ne laisse pas le moindre degré de liberté à ses élèves
et développe une surveillance accrue.
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La menace formulée par l'enseignant est un phénomène de répression
permettant d'influer sur le type de comportement d'un élève sans avoir
obligatoirement à appliquer cette menace. Cependant, si le comportement ne
varie pas, le contenu de la menace doit
être appliqué.
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La sanction, suivant généralement une menace, peut prendre diverses
formes. L'extériorisation d'un élément perturbateur au groupe classe, le rejet
de l'enfant, l'imposition punitive d'un comportement et l'exigence d'une tâche
font partie de ces procédures.
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La surcharge
de travail, appartenant naturellement à la période
précédant celle des contrôles, provoque une crainte chez les élèves.
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L'évaluation des élèves est un moyen, entre autre, permettant à
l'enseignant de rendre compte directement aux parents des évolutions scolaires
de leur enfant. Du fait de cette intrusion dans le milieu familial, elle
inspire la crainte de l’élève.